Apparences France

Peut-on injecter en toute sécurité?

DR MARTINE BASPEYRAS DERMATOLOGUE – BORDEAUX

Tel était le thème de la cession GEDEC à la SFME, le Dr Martine Baspeyras résume pour APPARENCES quelques présentations.

Le Dr Lakhdar Belhaouari a fait un rappel de l’anatomie du visage, centré sur les zones dangereuses, en insistant sur les particularités de chaque région injectée, en particulier sur les nerfs et surtout les vaisseaux.

La partie médiane du visage « midface » commence juste en dessous de l’orbite ; il nous a rap- pelé le trajet de l’artère faciale et l’importance de sa branche terminale angulaire.

 

Ces injections permettent la correction d’imperfections post-chirurgie, mais aussi une véritable sculpture nasale en première intention.
Cependant, la rhinoplastie médicale souffre du taux le plus élevé de risque d’ischémie et d’embolies artérielles.
Afin de limiter ces risques, il est important de suivre certaines règles, mais aussi d’être en mesure de gérer ces possibles complications.
La connaissance anatomique est importante et si les plus grands réseaux artériels passent en région paranasale profonde, aucune zone ne peut être considérée comme totalement « safe ».

• Le produit injecté doit être de bonne qualité avec une réticulation et une densité élevée. Son élasticité doit lui permettre une intégration optimale volontiers aidée par le massage.

• L’injection doit être lente plutôt à la canule 25 g. Il faut essayer de limiter les points d’entrée, idéalement un point unique.

• En cas injection à l’aiguille, les tests d’aspiration sont importants. La quantité injectée ne doit pas dépasser 1 ou 1,2 ml par session et les réinjections doivent être espacées d’au moins 1 mois.

En cas de complications ischémiques
Il faut agir vite et appliquer les mesures ci-dessous :

• Inondation de la zone traitée et de la zone souffrante par de la hyaluronidase concentrée 500 à1000 unités toutes les 2 heures, jusqu’à la stabilisation du processus.

• Applications répétées de compresses humides chaudes (micro-onde)

• Prise d’aspirine ou de vasodilatateurs plus puissants type Cialis *

• Corticothérapie sublinguale 1mg par kilo

•Antibiothérapie en cas de souffrance cutanée débu- tante (croutes)

• Utilisation de séances répé- tées de leds, 2 fois par jour

Il faut rester en lien permanent avec le patient qui doit envoyer des photos toutes les 2 heures le premier jour puis espacer en fonction de l’évolution.
En cas de signe ophtalmologique, un transfert en urgence doit être effectué vers un service d’ophtalmologie.

+Fascia temporal superficiel

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où circule l’artère temporale. Pour injecter, il y a 3 plans et 3 techniques possibles : commen- cer par dessiner la zone et les points d’injection.

+ Injection superficielle : canules 23/25 G : au-dessus du fascia, sous dermique.

+Injection médiane : canules 23/25 G, interfaciale.

+ Injection profonde : « shot gun » supra périostée.

+ Les produits seront différents selon la technique, très réticulés en profondeur et moins pour la surface.

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